Recommandation biap 25/1 : Guidance des parents d'enfants présentant une déficience auditive.

La guidance parentale fait partie intégrante de la prise en charge globale de l'enfant et de sa famille, dès l'annonce du diagnostic de déficience auditive.

Elle a pour objectif le réajustement des interactions parents-enfants en fonction des besoins spécifiques de chaque famille et doit être proposée systématiquement.

L'enjeu de la guidance parentale est l'implication des parents (ou de la famille) à chaque étape de la vie de l'enfant jusqu'à l'âge adulte.

Elle associe l'écoute, la parole, la réflexion, la concertation pour permettre l'adaptation comportementale et émotionnelle des parents.

Elle doit tenir compte :

- de l'importance du handicap et de sa forme de réhabilitation (handicaps associés...)

- des caractéristiques originales de l'enfant et de sa famille,

- de l'existence d'autres acteurs en relation avec des parents et/ou l'enfant (crèches, écoles, employeurs, associations, monde des sourds,...)

- de la médiatisation autour de la déficience auditive.

Elle est assurée de manière spécifique par chaque membre de l'équipe multidisciplinaire d'audiophonologie, dans les limites de la compétence de chacun et dans le respect des règles d'éthique (cfr annexe I).

L'équipe thérapeutique multidisciplinaire peut être centralisée (centre de réadaptation fonctionnelle, centre médical ou hospitalier, ...) ou éclatée (logopède en libéral, médecin O.R.L. isolé, audioprothésiste indépendant,...).

Dans tous les cas, la guidance parentale doit être coordonnée par un des intervenants (logopède, médecin, psychologue,...) afin d'assurer une guidance qui réponde à des exigences de :

- clarté

- cohérence

- objectivité

- réalité

Chaque professionnel doit avoir une bonne connaissance des autres disciplines, quelle que soit sa formation de base.

Il ne peut jamais : - émettre un jugement de valeur

- aboutir à une forme de culpabilisation des parents

- se substituer aux parents

Pour entrer dans sa forme de guidance parentale, il doit avoir :

- une sensibilité aux répercussions de la surdité sur le système familial,

- une formation complémentaire en technique d'entretien

La recommandation "BIAP 25/01 - guidance parentale" peut être adaptée par les différents pays et régions en fonction de leurs contraintes géographiques et/ou administratives propres.

Elle ne peut en aucun cas être modifiée quant à son contenu, ses aspects multidisciplinaires et spécifiques, spécialisés et éthiques.

Djerba, le 1er mai 1996


ANNEXES A LA RECOMMANDATION "BIAP 25/01" (.pdf)

I. Fiches de guidance parentale par discipline

A. Le rôle du médecin

B. Le rôle du psychologue

C. Le rôle du logopède (orthophoniste)

D. Le rôle de l'audioprothésiste

E. Le rôle de l'assistant social

F. Le rôle du professeur spécialisé

G. Le rôle des parents expérimentés

II. Bibliographie

Lisbonne (P) 5 mai 1997

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Recommandation biap 24/2 : Dépistage précoce des troubles du langage chez l'enfant.

La commission 24 du BIAP a publié en 1991 un tableau simple, intitulé «vers le langage», reprenant les étapes essentielles du développement auditif, visuel, neuro-moteur et langagier de l'enfant de 0 à 3 ans (recommandation 24-01).

Le BIAP (Bureau International d'Audio-Phonologie), conscient de l'importance du dépistage précoce d'un trouble du langage de l'enfant, propose une démarche clinique développée dans la recommandation 24-02.

La recommandation 24 :02 vient compléter le tableau en développant les points suivants :
§ Les conditions de développement du langage
§ Les repères de développement présentés dans le tableau
§ Les perturbations du développement du langage et leurs conséquences
§ La prévention et le dépistage précoce d'un trouble du langage

Des difficultés auditives, visuelles, neuro-motrices, cognitives, relationnelles peuvent empêcher ou retarder le développement de la parole et du langage.

Il est capital d'écouter et de prendre en compte les inquiétudes parentales et sans délai de faire réaliser les examens spécifiques et indispensables pour confirmer ou informer le diagnostic.

L'enfant parlera si son entourage communique avec lui, s'il voit les gestes, s'il entend et comprend les mots de celui qui lui parle, s'il peut faire les mouvements qui produisent la parole.

Suivi précocement, l'enfant a toutes les chances d'évoluer favorablement.

Le BIAP recommande à tous les professionnels de la petite enfance de diagnostiquer et de prendre en charge précocement les troubles du développement qui pourraient entraîner des troubles du langage.

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DEPISTAGE PRECOCE DES TROUBLES DU LANGAGE CHEZ L'ENFANT

 

INTRODUCTION

Le développement du langage implique l'évolution harmonieuse de la communication. Les recherches sur le développement du très jeune enfant et une meilleure connaissance des facteurs de risque permettent actuellement, par une observation affinée, le dépistage précoce et la prévention d'un retard de développement du langage.

Le langage comporte un versant réception-compréhension et un versant expression. Le développement de la compréhension précède toujours celui de l'expression. Il n'existe pour la compréhension que quelques semaines de variation d'un enfant à l'autre, pour l'expression, les variations inter-individuelles peuvent atteindre plusieurs mois.

L'entourage familial et éducatif de l'enfant, le médecin, sont les observateurs privilégiés du langage et d'un déficit éventuel dans les domaines visuel, auditif, cognitif, relationnel. Quand une ou plusieurs anomalies sont suspectées, il convient d'effectuer un examen clinique : bilan médical, orthophonique, psycho-moteur et psychologique qui permettra d'envisager le suivi thérapeutique.

Le Bureau International d'Audio-Phonologie, conscient de l'importance de ce sujet, à la suite de réunions pluridisciplinaires, propose une démarche clinique.

Seront traités successivement : les conditions de développement du langage, le tableau "« Vers le langage » réalisé et diffusé par le BIAP, les perturbations du développement du langage et leurs conséquences, la prévention et le dépistage précoce d'un trouble de développement du langage.

I. CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT DU LANGAGE

A) Facteurs liés à l'enfant

Pour que l'enfant développe le langage, il doit avoir dès la naissance des structures neuromotrices sensorielles et mentales normales et les conserver tout au long de son développement.

1. Facteurs auditifs

Une bonne audition est indispensable à une bonne réception du message parlé.
L'absence d'apparition du babillage et du langage à un âge donné doit faire systématiquement suspecter et rechercher une surdité importante (surdité de perception de 70 dB ou plus).
Mais toute pathologie de l'oreille (otites séro-muqueuses…) entraînant une perte auditive bilatérale durable de 30 dB ou plus peut avoir des répercussions sur l'installation et le développement du babillage et du langage (mauvaise perception des phonèmes, imprécisions articulatoires, lenteur d'acquisition…)
Ces répercussions sont d'autant plus importantes qu'il existe des facteurs de risque associés. Par ordre de fréquence, les atteintes auditives par pathologie infectieuse et inflammatoire courante viennent au premier rang avant les surdités de perception et les surdités de transmission liées à des malformations congénitales de l'oreille.

2. Facteurs morphologiques

De la même façon, l'intégrité morphologique et fonctionnelle de la sphère oro-faciale est indispensable pour un bon développement de la parole et du langage : une insuffisance vélaire avec ou sans division palatine, un voile court, une luette bifide, un pharynx profond, une hypotonie bucco-linguo-faciale… peuvent retarder et/ou perturber l'élaboration des mouvements articulatoires et altérer la qualité de la voix.

3. Facteurs visuels

Bien voir est indispensable à l'organisation de la communication. Les regards réciproques déclenchent et maintiennent la communication. Les expressions du visage et les gestes accompagnent naturellement le langage.

4. Facteurs neurologiques et cognitifs

Une intégrité neurologique et des capacités intellectuelles suffisantes sont indispensables au développement du langage.
Les habiletés cognitives et les compétences linguistiques sont étroitement liées. On identifiera par exemple les difficultés praxiques des enfants insuffisants moteurs cérébraux, les difficultés de structuration du langage des enfants encéphalopathes, les troubles cognitifs des enfants dysphasiques…

B) Facteurs liés à la qualité des interactions parents-enfants :

L'enfant communique bien avant qu'il ne sache parler (mimiques, sourires, voix, pleurs). Cette aptitude est particulièrement importante dans la mesure où elle préfigure la fonction sociale du langage. Dès les premières semaines de vie, la mère considère son bébé comme un véritable interlocuteur auquel elle attribue des intentions de communication. Les cris, vocalises, mimiques et mouvements non verbaux sont interprétés par la mère comme ayant un sens. La mère est très réceptive à tous ces comportements et y répond de manière verbale et/ou mimo-gestuelle. Cela a pour effet de renforcer certaines attitudes du bébé, attitudes qui, reprises par la mère, sont insérées dans une « conversation » où le bébé expérimente alternativement les temps de parole et d'écoute. Dès les premiers mois, l'enfant multiplie des expériences perceptives au travers de ce qu'il voit, entend, touche, sent et goûte. Ses parents, en commentant ses expériences, l'aident à organiser son environnement, sa relation aux personnes, aux objets et aux actions. A mesure que l'enfant devient de plus en plus habile sur le plan moteur, de nouveaux comportements interactifs et mentaux prennent place.

Parmi les comportements non verbaux manifestés par les bébés, le pointage (montrer du doigt) apparaît vers l'âge de 9 mois. Vers 12 mois, ce comportement a acquis une fonction sociale de communication. A cet âge, l'enfant pointe avec l'intention d'attirer l'attention de la mère sur certains éléments de l'environnement. Cette dernière répond en nommant l'objet ou l'événement pointé par le bébé (« oui, c'est le chien, qu'est ce qu'il fait le chien ?, Oh il mange le chien, il a faim » etc…)

Cette procédure qui permet à la mère et à l'enfant d'être sur « la même longueur d'onde » est à la base de tout dialogue futur car pour que celui-ci se déroule efficacement, les deux interlocuteurs doivent porter leur attention sur un objet ou un événement commun pour pouvoir en « parler » ensemble, c'est ce que l'on nomme l'attention conjointe.

Au fil du développement, l'enfant est en mesure d'expérimenter des comportements sociaux de plus en plus étendus ou sophistiqués sur les plans moteurs, relationnels et cognitifs.

Les processus d'adaptation de la mère aux comportements du bébé, qui sont largement inconscients, permettent ainsi, à toutes les étapes de développement, un ajustement progressif.

Le rôle de la mère, à ce stade, est essentiel . C'est en effet sur sa capacité à se laisser guider par le bébé que repose la communication prélinguistique. Celle-ci constitue un cadre propice au développement du langage car c'est dans ce contexte privilégié de dialogue et de plaisir partagé que les premières vocalises seront interprétées par la mère et prendront du sens.

Les interactions précoces sont un prérequis au développement du langage mais ne suffisant pas en soi à mener à bien l'enfant vers l'acquisition d'un système linguistique. Le développement du langage suppose l'intégrité des capacités sensorielles et cognitives du nourrisson. Les premiers mots apparaissent entre 12 et 18 mois et vers 24 mois la plupart des enfants commencent à combiner deux mots pour créer leurs premières phrases.

II. REPERES DE DEVELOPPEMENT

Présentés dans le tableau « Vers le langage » (cf annexe 1)

Les travaux de ces dernières décennies ont montré l'importance des premières années de vie pour le développement du langage. Les étapes clés de 3 mois à 3 ans sont reprises dans ce tableau. Pour chaque tranche d'âge, certains items ont été sélectionnés. Ils sont facilement observables et doivent être acquis à 3 ans. Ils indiquent à chaque âge la limite supérieure d'acquisition au-delà de laquelle il faut s'inquiéter.

*La partie supérieure de la plaquette indique trois niveaux à explorer :

§ Réception/compréhension
§ Expression
§ Dialogue/Interaction

Toute atteinte de l'audition même modérée retentit sur le développement du langage, c'est pourquoi l'exploration des compétences auditives a été associée à cette première partie. Par exemple à 6 mois :  réception, l'enfant se retourne vers un bruit ou à la voix;  expression, il babille ; interaction, quand on lui parle il répond par des vocalises.

*La partie inférieure de la plaquette indique deux niveaux à explorer :

§ Visuel
§ Moteur

Certaines atteintes dans ces domaines peuvent entraver le développement du langage. Le versant relationnel, autre élément important, est peu développé car il peut être indifféremment cause ou conséquence d'un problème de communication verbale ou non verbale.

III. LES PERTURBATIONS DU DEVELOPPEMENT DU LANGAGE

LEURS CONSEQUENCES

A) Les perturbations

Les parents et les adultes qui entourent les jeunes enfants repèrent plus souvent des difficultés d'expression que de compréhension du langage : « il ne parle pas bien, il n'articule pas bien, on ne comprend pas ce qu'il dit… »
Or, le développement du langage peut être perturbé dans ses aspects de compréhension et/ou expression aux niveaux phonologique, morphosyntaxique, lexical, pragmatique.

1. Compréhension

La capacité de compréhension de l'enfant est à la base du développement du langage et précède sa capacité d'expression. Quand le très jeune enfant grandit, ses possibilités de comprendre continuent à précéder ses capacités à s'exprimer. L'observation de la compréhension est donc primordiale.

Il est indispensable de vérifier si elle se base sur le verbal ou sur le non verbal. Nous appelons « non verbal » les gestes et les mimiques qui accompagnent la parole ainsi que la situation (ou contexte) de communication.

Entre 12 et 18 mois, l'enfant doit pouvoir prendre en compte les messages verbaux sans s'appuyer exclusivement sur le non verbal.

Le niveau de compréhension peut être facilement trompeur ou illusoire. L'enfant semble comprendre une consigne simple mais en fait il comprend seulement la situation et non le message linguistique. Ex. « viens on va partir » en fait il voit sa mère prendre son manteau.

2. Expression

Des altérations transitoires existent de façon normale chez l'enfant au cours de son développement langagier (ta pour chat). Elles sont à différencier des troubles majeurs qui doivent, eux, attirer l'attention et motiver une exploration.

§ Troubles majeurs de l'articulation : non acquisition de certains phonèmes, intelligibilité limité de la parole…
§ Troubles de la parole : les mots sont déformés, simplifiés ou inachevés (substitutions, omissions, élisions…)
Ces perturbations peuvent coexister avec un bon développement du langage.
§ Retard de langage : on peut parler de retard quand l'enfant n'est pas en mesure, à un âge donné, de comprendre et/ou de s'exprimer au moyen de mots et de phrases en référence à la chronologie habituellement décrite.
Il peut toucher la compréhension et/ou l'expression à des degrés divers.
L'utilisation de jargons ou de stéréotypes devrait orienter vers une pathologie spécifique du langage.

B) Conséquences

L'ampleur des conséquences d'un retard de développement du langage est liée :

§ à la nature des difficultés : parole, langage, compréhension, expression…
§ à l'origine des problèmes : auditif, mental, dysfonctionnement cérébral, affectif…
§ aux retentissements propres à la famille :
La famille peut parfois pallier les difficultés de compréhension et d'expression par certaines conduites (code familial, mime, mots porteurs,…) Ceci évitera ou retardera des troubles de comportement et un isolement de l'enfant. Par contre, la persistance de tels moyens peut au contraire renforcer le retard de langage.
Des attitudes inadéquates face aux difficultés d'expression de l'enfant peuvent fixer une pathologie (bégaiement par ex…)

1. Incidence sur la communication et la relation

Si l'enfant ne comprend pas ce qui lui est dit, il n'agit ou ne répond pas en fonction de la demande de son interlocuteur et sa réponse n'est pas adéquate.
Les aspects syntaxiques et sémantiques du discours qui lui sont proposés par l'adulte ne sont pas intégrés. L'enfant est donc en difficulté pour s'exprimer et la boucle communicationnelle n'est pas réalisée.
Les problèmes de communication retentissent aussi sur la relation : les initiatives langagières de l'enfant ou des parents étant sans réponse adaptée, des manifestations de frustration peuvent apparaître de part et d'autre, chez l'enfant on peut noter une inhibition, une instabilité, une hyperactivité….

2. Incidence sur l'enfant

L'enfant a conscience de ses limites d'expression et de ses erreurs à travers les corrections de l'entourage ; si celles-ci sont excessives, un blocage peut apparaître avec refus et colère.
La réception d'informations partielles va freiner son développement cognitif. Il ne peut profiter des ajustements qui permettent l'usage des concepts, le développement de ses compétences cognitives, la mémorisation et l'évocation.
A l'école, dès la maternelle, la difficulté de langage altère ses échanges avec les autres enfants.
De plus, sans aide appropriée, ces difficultés risquent d'avoir un retentissement sur son langage écrit.

IV. PREVENTION ET DEPISTAGE PRECOCE D'UN TROUBLE DU LANGAGE

Face à ce risque, le médecin est confronté à différents types de situation :

L'ENFANT PRESENTE UNE PATHOLOGIE CONNUE CONGENITALE OU ACQUISE (embryo-foetopathie, anoxie néo-natale, méningite, syndrome polymalformatif…).

Dans ce cas, le médecin
§ s'assure que le premier bilan a été complet : bilans auditif, visuel et neuro-moteur à la recherche de pathologies associées (surdité, amblyopie…)
§ vérifie que le suivi et en particulier la guidance parentale (cf BIAP CT25) sont correctement engagés.

L'ENFANT EST SAIN MAIS PRESENTE DES ANTECEDENTS FAMILIAUX A RISQUE POUR LE LANGAGE : surdité, retard de langage, troubles de l'élocution, contexte socio-affectif défavorable).

Dans ce cas, le médecin
§ s'assure qu'un premier bilan a été réalisé
§ veille au renouvellement des examens sensoriels (cf surdité d'apparition retardée)
§ surveille le développement du langage jusqu'à complète acquisition. En cas de trouble de développement (cf items du tableau), il demande un bilan spécialisé du langage même si celui-ci ne débouche pas sur une rééducation.

L'ENFANT EST APPAREMMENT SAIN ET SANS ANTECEDENT PERSONNEL OU FAMILIAL CONNU MAIS LE MEDECIN CONSTATE DES DEVIANCES PAR RAPPORT AUX NORMES DU TABLEAU

Il doit alors d'abord systématiquement et quel que soit l'âge éliminer avec certitude une déficience sensorielle et en particulier auditive. Un diagnostic de surdité est en effet possible dès la naissance. Les autres étiologies ne doivent être envisagées qu'après cette vérification. Un bilan du développement du langage est systématiquement inclus dans les bilans quel que soit l'âge de l'enfant.

Le diagnostic doit être suivi sans délai d'une prise en charge parent-enfant pluridisciplinaire. De l'âge de la prise en charge va dépendre la qualité et la précocité du développement du langage quelle que soit l'étiologie.

Dans tous les cas, le médecin centralise les résultats et s'assure de la mise en place d'un suivi approprié à l'étiologie et à l'importance du trouble du langage.

CONCLUSION

Des difficultés auditives, visuelles, neuro-motrices, cognitives, relationnelles peuvent empêcher ou retarder le développement de la parole et du langage.

Il est capital d'écouter et de prendre en compte les inquiétudes parentales et sans délai de faire réaliser les examens spécifiques et indispensables pour confirmer ou infirmer le diagnostic.

L'enfant parlera si son entourage communique avec lui, s'il voit les gestes, s'il entend et comprend les mots de celui qui lui parle, s'il peut faire les mouvements qui conduisent la parole.

Suivi précocement, l'enfant a toutes les chances d'évoluer favorablement.

    • Nivelles, le 1er mai 1999.
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Références bibliographiques :

1) AIMARD P., ABADIE D. : Les interventions précoces dans les troubles du langage de l'enfant. Ed. MASSON, 1991

2) CAMUS JF. : La psychologie cognitive de l'attention. Ed. A. COLIN, 1996.

3) CHEVRIER-MULLER C., NARBONAS S. : Le langage de l'enfant. Aspects normaux et pathologiques. Ed. MASSON, 1996.

4) DENIS M. : Image et cognition. PUF 1989.

5) FRANCOIS F., HUDELOT, SABEAU : Conduites linguistiques chez le jeune enfant. PUF 1984.

6) HABIB M. : Dyslexie : le cerveau singulier. Ed. SOLAL, 1997.

7) KOLINSKY, MORAIS, SEGUI : La reconnaissance des mots dans les différentes modalités sensorielles. PUF 1991.

8) LAMBERT J., NESPOULOU J.L. : Perception auditive et compréhension du langage. Ed. SOLAS, 1997

9) Mc ADAMS St et BIGAND E. : Penser les sons. Psychologie cognitive de l'audition. PUF 1994.

10) MATTHEY Marinette : Apprentissage d'une langue et interaction verbale.

Ed. Peter Lang, 1996

11) MAZEAU M. : Déficits visuo-spatiaux et dyspraxies de l'enfant. MASSON, 1995.

12) MAZEAU M. : Dysphasies, troubles mnésiques, syndrome frontal chez l'enfant. MASSON 1995.

13) MONFORT M. JUAREZ-SANCHEZ A. : L'intervention dans les troubles graves de l'acquisition du langage et les dysphasies développementales. L'ORTHO édition 1996.

14) RIBIERE-RAVERLAT J. : Développer les capacités d'écoute à l'école.

PUF 1997.

15) RONDAL J.A. et THIBAUT J.P. : Psychologie de l'enfant et de l'adolescent. LABOR 1996

16) RONDAL J.A. : L'évaluation du langage. MARDAGA 1997.

17) RONDAL ET SERON : Troubles du langage. MARDAGA 1982.

18) SPRENGER-CHAROLLES L. et CASALIS : Lire Lecture et écriture : acquisition et troubles du développement. PUF 1996.

19) THOMAS J., WILLEMS G. : Troubles de l'attention, impulsivité et hyperactivité chez l'enfant. MASSON 1997

20) WEITZMAN E. : Apprendre à parler avec plaisir. Programme HANEN, Canada 1992.

21) ZEZIGER P. : Ecrire. Approches cognitive, neuropsychologique et développementale. PUF

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Recommandation biap 23/1 : Investigations en audiophonologie.

Le BIAP a confié à la commission technique 23 le mandat d'établir un inventaire des Investigations en Audio-Phonologie.

Cette Recommandation N° 23/1/1996 a pour objet le regroupement des principales épreuves concourant au dépistage et au diagnostic des pathologies de l'audition de l'adulte et de l'enfant.

Il comprend la liste des principales épreuves d'acoumétrie, d'audiométrie tonale liminaire et supra-liminaire, d'audiométrie vocale, et d'audiométrie objective comportant la mise en évidence et l'enregistrement de paramètres témoignant du fonctionnement de système auditif (impédancemétrie, oto-émissions acoustiques, potentiels évoqués auditifs et autres).

Chaque épreuve est analysée dans son principe, son protocole d'application et selon ses indications et sa place dans le bilan auditif. Elle est, en outre, définie selon certains critères comme l'objectif recherché, l'âge auquel elle peut être appliquée, son coût (compte tenu de l'investissement nécessaire, du temps passé et de la qualification du personnel), sa fiabilité. Enfin chacune d'elle peut recommandée ou non recommandée par le BIAP.

L'inventaire de l'ensemble de ces épreuves, ainsi présentées, est joint en annexe.

Le Bureau International d'Audiophonologie recommande également que ces épreuves soient réalisées par un personnel dont la formation aura été officiellement reconnue.

Lisbonne (Portugal) 5 mai 1997
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Recommandation biap 24./1 : Développement du langage chez l'enfant de 0 à 3 ans.

Chez l'enfant de 0 à 3 ans, tout déficit auditif, visuel, neuro-moteur, tout problème relationnel peut entraîner un trouble ou retard du développement du langage.

Un tableau simple, reprenant les étapes essentielles du développement auditif, visuel, neuro-moteur et langagier de l'enfant de 0 à 3 ans, donne les repères indispensables à un diagnostic et à une prise en charge précoces.

Le BIAP recommande de sensibiliser les parents et les personnes concernées par la petite enfance dans le but de reconnaître assez tôt les troubles du développement qui pourraient entraîner des troubles du langage.

Une large diffusion de ce document devrait y contribuer.

Pertisau (A) 01.05.1989

 


 

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Recommandation biap 22/1 : Prévention de la déficience auditive.

Dans le cadre de la stratégie de l'O.M.S., "Santé pour tous d'ici l'an 2000", le BIAP propose la recommandation suivante concernant la prévention de la déficience auditive.

Ne sont retenues ici que les causes de déficience auditive pour lesquelles nous disposons, dès à présent, de moyens de prévention efficaces.



A. LES DEFICIENCES AUDITIVES DE L'ENFANT



Les déficiences auditives de l'enfant peuvent être de trois types :

- neurosensoriel

- de transmission

- mixte



1. Les déficiences auditives neurosensorielles



d'origine génétique.

Une prévention efficace consiste à dissuader la consanguinité qui, même à faible degré, en favorise nettement le risque. Ce fait est particulièrement applicable aux populations vivant en "vase clos".



Les infections (virales, bactériennes et parasitaires) de la femme enceinte (causes d'embryopathies et de foetopathies) et de l'enfant, sont prévenues par des vaccinations.



Les intoxications de la femme enceinte (causes d'embryopathies et de foetopathies) et de l'enfant sont principalement d'origine médicamenteuse et/ou accidentelle. Une liste des agents toxiques doit être tenue à jour par l'O.M.S. et diffusée régulièrement.

Ces produits toxiques seront placés hors de portée des enfants.



La malnutrition et les avitaminoses de la femme enceinte et de l'enfant. Une éducation sanitaire ainsi que des mesures préventives et curatives doivent être intensifiées.



Les agents physiques (rayons X, ultrasons, ...etc...) seront utilisés avec prudence et délivrés par des appareils régulièrement contrôlés.



La prématurité qui favorise les déficiences auditives par détresse respiratoire et/ou centrale fera l'objet de prévention.



Les traumatismes obstétricaux



L'anoxie néonatale.



L'ictère nucléaire.



Pg. 33



Les traumatismes crâniens de l'enfant feront l'objet d'une campagne plus intensive en ce qui concerne les risques de l'environnement.



Les traumatismes sonores de l'enfant, résultant d'expositions abusives seront évitées.



2. Les déficiences auditives de transmission :



Les déficiences auditives de transmission peuvent être :



Dues à une malformation congénitale de l'oreille externe ou de l'oreille moyenne. Dans le cas où cette malformation est bilatérale, on adaptera le plus rapidement possible après la naissance une prothèse auditive par voie osseuse. Dans les cas de malformation unilatérale, on procédera de façon régulière à un contrôle de l'oreille saine ou apparemment saine; recours à une adaptation prothétique en cas de développement d'une déficience auditive.



Dues à des traumatismes.



Dues le plus souvent à des otites moyennes récidivantes survenant sur fond d'otite séro-muqueuse, avec leurs complications et la répercussion sur l'intégration auditive.

Traitement adéquat.



3. Les déficiences auditives mixtes.



Il peut s'agir de l'aggravation d'une déficience auditive de type neuro-sensoriel par une composante de transmission ou inversement.

La prévention comprend les mesures préconisées pour éviter tant les déficiences auditives neuro-sensorielles que celles de transmission.



B. Les déficiences auditives de l'adulte



Les déficiences auditives de l'adulte peuvent également être de trois types :

- neuro-sensoriel

- de transmission

- mixte



Les déficiences auditives de l'adulte peuvent relevées des mêmes causes que celles de l'enfant.



Elles sont souvent l'aggravation d'une déficience auditive développée dans l'enfance.



Les surdités des personnes âgées, de quelque origine qu'elles soient, feront l'objet de l'adaptation précoce d'un appareillage auditif, afin que ces personnes âgées ne perdent pas l'habitude du bruit ambiant.



Les traumatismes acoustiques :

a) professionnels :

La prévention consiste en la lutte contre le bruit "à la source" et en la mise à la disposition des travailleurs de moyens de protection individuels. La prévention consiste également en la surveillance des travailleurs par des examens auditifs à l'embauche et en cours d'emploi, suivis des mesures appropriées.



b) Dus aux nuisances de l'environnement :

L'exposition abusive au bruit sera évitée. Le port de protecteurs sera recommandé, voir imposé.



Les barotraumatismes et autres traumatismes de l'oreille (blasts, brûlures, etc)

Prévention adéquate.



Les traumatismes crânio-auriculaires feront l'objet d'une campagne plus intensive en ce qui concerne les risques de l'environnement professionnel ou non.



L'otospongiose stapédienne et/ou cochléaire provoque des déficiences auditives progressives qui doivent être dépistées et traitées le plus précocement possible.



Surdité centrale.

La prévention rejoint surtout celle des maladies cardio-vasculaires.



Les causes de surdité centrale, en particulier les tumeurs seront dépistées et traitées le plus précocement possible.



NB. Requis pour la prévention correcte des déficiences auditives :



Des examens oto-rhino-laryngologiques systématiques.



Des examens audiométriques réguliers, plus particulièrement chez les sujets à risque.



Pertisau (A) 01.05.1989

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