Recommandation biap 12/4: Le dépistage et le diagnostique précoces de la surdité.

Le dépistage et le diagnostic précoces d’une déficience auditive impliquent une prise en charge audiophonologique immédiate. Ils sont indispensables pour prévenir un retard de langage et des difficultés scolaires et d’intégration sociale des enfants concernés.

Compte tenu des recommandations 12/1, 12/2, 12/3, 21/1 ,24/1 du BIAP, du Joint Commitee on Infant Hearing 1984 – Position Statement ASHA 36, 38 – 41 – 1994, de l’European Consensus Statement on Neonatal Screening (Milan – Mai 1998) et de l’expérience acquise, des principes généraux doivent être rappelés.

- Le séjour en Maternité est un moment privilégié pour qu’un personnel expérimenté montre aux parents les compétences sensorielles et en particulier auditives de leur bébé

- Au cours de la première enfance, l’écoute des signes d’appel et la simple observation clinique par toute personne en contact avec l’enfant constituent la base du dépistage. Une observation constante du comportement auditif, vocal et langagier de l’enfant est indispensable. Une vigilance toute particulière doit être réservée aux enfants « à risque » de surdité. Un dépistage efficace ne pourra aboutir que si une information précise concernant les signes d’appel est donnée aux pédiatres, au personnel des maternités, des crèches, des écoles maternelles, aux médecins scolaires, qu’il faut responsabiliser tant au niveau de l’observation de l’enfant que de la prise en compte des remarques et inquiétudes des parents qui s’avèrent souvent exactes, et dont le rôle est primordial.


Outre l’examen clinique O.R.L., les techniques de dépistage et de confirmation diagnostique sont multiples et en évolution constante : audiométrie comportementale, impédancemétrie, oto-émissions acoustiques provoquées, potentiels auditifs … Elles sont applicables dès la naissance. L’évolution technologique de ces deux dernières permet de les inclure dans une démarche de dépistage systématique. Leur mise en œuvre par une équipe spécialisée reste la seule méthode susceptible de fiabilité, et autorisera l’annonce d’un diagnostic ou la levée d’un doute.

Dès qu’une déficience auditive, même légère, est reconnue, un suivi audiophonologique immédiat et approprié au degré de la déficience est indispensable. Il devra être complété par une démarche étiologique.

Dans les pays ou régions où le suivi audiophonologique est impossible ou difficile en absence de structures adéquates, dépistage et diagnostic précoces doivent être recommandés pour autant que les enfants concernés puissent bénéficier des mesures appropriées leur permettant l’accès à une langue orale ou signée.




Montpellier, Mai 2000